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Ayez une seule bonne idée et vous réussirez
Il n’y a pas eu assez de place pour nous tous à Francfort, disait Nathan Mayer Rotschild, en parlant de lui- même et de ses 4 frères.
Je m’occupais des marchandises anglaises. Un grand négociant en accaparait le commerce pour lui seul, il semblait nous faire une faveur lorsqu’il nous rendait quelque chose. Je l’offensai, une fois, et il refusa de me montrer ses échantillons.
C’était un mardi. Je dis à mon père :
J’irai en Angleterre. Je partis le jeudi. Plus j’avançais dans ce pays, plus les marchandises étaient à bon compte. Lorsque j’arrivai à Manchester, je dépensai tout mon argent ; les choses étaient si bon marché que je fis ainsi un bon bénéfice.
– J’espère, lui répliqua un interlocuteur, que vos enfants ne sont pas préoccupés d’argent et d’affaires au point d’oublier des choses plus importantes. Je suis sûr que vous ne le voudriez pas.
– Je le désire, au contraire, rétorqua Rotschild, je voudrais qu’ils mettent toute leur intelligence, tout leur cœur et toutes leurs forces aux affaires, car c’est le moyen d’être heureux. Adonnez-vous à une seule affaire, jeune homme, ajouta-t-il en s’adressant à un jeune brasseur, tenez-vous-en à votre brasserie, et vous deviendrez le plus grand brasseur de Londres. Soyez uniquement brasseur ou banquier ou marchand ou manufacturier, et l’on parlera bientôt de vous.
Ne pas faire plusieurs choses indifféremment, mais se donner tout entier à une seule, voilà ce qui est réclamé à notre époque. Celui qui éparpille ses efforts dans cette période de travail intense, ne peut espérer réussir.
« Transporter des marchandises, porter des messages, battre des tapis et composer des poèmes sur n’importe quel sujet », telles étaient les offres d’un homme qui, à Londres, ne réussissait dans aucun de ces travaux, et faisait penser à Kenard, de Paris, qui « servait d’écrivain public, rédigeait des comptes, expliquait le langage des fleurs, et vendait des pommes de terre frites. »